T comme Marie TROMEL, alias Marion du Faouët #ChallengeAZ

Nom : TROMEL
Prénoms : Marie Louise
Surnom /Sobriquet : Marion du Faouët/Marie FINEFONT/Marionic
Métier : Voleuse de grand chemin/Chef de bande de la compagnie FINEFONT
Date de naissance : 06 mai 1717
Lieu : Le Faouët (56)
Signe particulier : Chevelure rouge, a gravé la lettre « V » dans le dos.

1717 Le Faouet (56) Marie Tromel
AD 56, registres paroissiaux du Faouët, 1709-1730, p 186

« Marie Louise, fille légittime de Philicien TREMEL et de Hélène KERNEAU nasquist le sixiesme may 1717 et baptisée le 7e des mêmes mois et an par le soubsigné, et ont esté parain et maraine Louis PICHON, maréchal ferrant et Marie Françoise du VERGE tous de la paroisse du Faouët qui ne scavent signer ainsy signé Thomas SEGAIN pretre »

C’est dans le petit village du Faouët, en Cornouaille (une ancienne division politique et religieuse de la Bretagne), actuellement département du Morbihan, dans le petit hameau de Porz en Haie, que naquit Marie Louise, fille de pauvre paysans journaliers.

CP Delcampe b

De sa jeunesse, nous ne connaissons pas grand-chose, elle accompagnait sa mère dans  les villages, les foires, les pardons pour y vendre de la mercerie, des lacets, de la tresse et des cribles à tamiser le grain. Elle devait mendier, espérant gagner quelques sous afin d’acheter du pain, tant la misère dans la Bretagne du XVIIIe siècle, était grande : Les mauvaises récoltes enchaînent disette et flambée des prix. La misère se répercute sur l’état physiologique des populations.

Jeune fille, elle montrera des attitudes de plus en plus audacieuses et effrontées. Révoltée par cette vie de misère, elle aide parfois le destin en volant aux étals des marchands, ou en délestant quelque bourgeois d’une bourse mal dissimulée.

En 1735, elle rencontre Henry PEZRON que l’on surnomme Hanvigen. Il deviendra son principal compagnon. C’est dans ces temps-là que se constitue vraiment « la bande de Marion » que l’on appelle aussi « Finefont» (celle qui est fine et rusée).

Le principe était celui-ci : elle dépouillait ses victimes (des étrangers, de riches marchands ou des nobles) sans verser le sang et elle ne prenait pas la bourse des pauvres. A ces derniers, elle venait en aide en leur distribuant à manger, s’assurant ainsi la garantie d’un abris pour dormir, d’une cachette en cas de soucis avec les gardes de la maréchaussée.  Une sorte de « Robin des bois » Bretonne…

Toutefois, en bonne commerçante qu’elle était, elle proposait aux nobles ou aux marchands des sauf-conduits afin de leur éviter d’être dépouillés par sa bande  moyennant finance, évidemment…

Elle eut jusqu’à 80 personnes sous ses ordres. Des hommes (et des femmes) plus ou moins recommandables qu’il fallait mater afin de préserver la place de chef.

Vers 1743 : Le théâtre des opérations de la compagnie Finefont s’agrandit : on signale la troupe aussi bien à Quimper qu’à Vannes, parfois à Ploemeur et la région de Carhaix.

Arrêtée plusieurs fois, on ne lui infligea que des peines légères comme le bannissement, dont elle ne tint pas compte. Quelquefois, elle obtint sa libération grâce à des protections.

Plusieurs fois elle fut « exécutée en effigie » sur les places publiques, procédé qui visait à juger une personne sur ces actes sans qu’elle ne soit présente (jugement par contumace), cela était aussi destiné à passer un message à ses protecteurs ou à la population : La Marion serait prise un jour ou l’autre…

En 1746, à Hennebont, Henry, Marion et deux complices sont arrêtes et condamnés à être pendus. Hanvigen prend à son compte toutes les activités de la bande et, pour lui, la sentence est confirmée (il sera pendu le 28 mars 1747). Marion sera fouettée nue en place publique et marqué au fer rouge du signe « V » des voleurs.

Elle se retrouve à nouveau derrière les barreaux mais grâce à l’aide de complices, elle s’évade de la prison de Quimper (1752).

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Sentence contre Marie TROMEL et sa bande, 1753. Archives Départementales du Finistère

C’est finalement à Nantes qu’elle est reconnue par quelques personnes et arrêtée pour délit de vagabondage. Elle est transférée à Quimper où elle sera jugée. Bien que soumise à la torture judiciaire, elle n’avoua rien.

Le 17 août 1755, Marion est pendue en place publique dans la même ville.

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Sentence contre Marie TROMEL, Archives Départementales du Finistère, B824

Marion du Faouët, est une des rares femmes chef de bande dont l’Histoire a retenu le nom. Elle fut une figure bien spéciale, son souvenir perdure encore aujourd’hui dans toute la Bretagne, elle inspire les romanciers, les réalisateurs, les poètes, les chanteurs.…

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Marion du Faouët, chef des voleurs par Michel FAVART, 1997

 Sources bibliothèque :
Lorédan 1910: LOREDAN (J.) La grande misère et les voleurs au XVIIIè siècle : Marion du Faouët et ses associés (1740-1770), Librairie académique Perrin et compagnie, libraires éditeurs 1910.
Bulletin de la commission historique et archéologique de la Mayenne  3e partie: Études Bretonnes : Marion du Faouët, chef des voleurs (1715-1755) p153, imprimerie Moreau 1891
Boregella 1999 : BORGELLA (C.), Marion du Faouet, brigande et rebelle, Pocket 1999

 Source Internet :
-www.agoravox.fr/actualites/info-locale/article/la-legende-vraie-de-marion-du-27624
http://www.istorhabreiz.fr/spip.php?article44
– guillotine.cultureforum.net/t2491-marie-louise-tromel-dite-marion-du-faouet-1755
http://droit.wester.ouisse.free.fr/pages/brocantes/expokerjean/expo9.htm
– Wikipédia
– Youtube.com
– Archives départementales du Morbihan et du Finistère
http://www.delcampe.net/fr/collections/

 Autres médias :
Téléfilm: Maron du Faouët, chef des voleurs par Michel FAVART, 1997

Billet rédigé par Stéphanie RAGARU (promotion Charlie)

3 commentaires sur “T comme Marie TROMEL, alias Marion du Faouët #ChallengeAZ

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  1. A noter qu’au même moment à quelques lieux de là une autre chef de bande, Marie Lescalier, eut une carrière similaire (mais bien plus longue). L’excellente revue « Pays d’Argoat » a retracé sa carrière en deux articles.
    Bien cordialement
    Philippe Escallier
    Association Les Escal(l)ier

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  2. Bonjour,
    Je suis l’auteure de l’article, je ne vois votre commentaire qu’aujourd’hui.
    Je ne connaissais pas Marie LESCALIER, vous m’avez donné envie de m’y intéresser.
    Je vais essayer de me procurer la revue « Pays d’Argoat »

    Cordialement

    J’aime

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